Le deck Smallpox en Peasant a longtemps été une valeur sûre du contrôle monoblack : discard, land destruction, gestion ciblée, tout en s’appuyant sur une fin de partie dominée par Gurmag Angler et Crypt Rats. Mais en 2024, avec l'introduction des Nazgûl dans le format (et leur règle spéciale autorisant jusqu’à 9 exemplaires au lieu des 5 uncos habituelles), une nouvelle mouture du deck est née, plus résiliente, plus agressive et surtout mieux positionnée dans la méta actuelle.
1. Les Nazgûl ne se piochent jamais "à l’envers"
Le plus grand défaut du deck Smallpox venait de sa carte éponyme : Smallpox peut totalement retourner une game si vous êtes devant, mais elle est aussi parfaitement catastrophique si vous la piochez sans board, sans carte en main ou en situation de désavantage. Elle exige une main parfaite et un timing optimal.
Les Nazgûl, demandent bien moins de conditions. Ce sont des menaces immédiates, résilientes .
2. Jusqu’à 9 uncos dans un deck Peasant
C’est une rupture avec l’un des piliers du format : en jouant 9 Nazgûl, vous obtenez une densité de menaces rares chez vos adversaires, avec une cohérence de pioche rare en Peasant. En miroir de midrange ou contre les decks de tempo, c’est une machine à value.
3. Une synergie naturelle avec le reste du plan
Les Nazgûl s’intègrent parfaitement dans le plan de discard + removal + land denial. Ils ralentissent la game et capitalisent sur les cartes mortes adverses. Si l’adversaire parvient à gérer vos Nazgûl, vous avez toujours Unearth, Sam's Desperate Rescue ou Witch's Cottage pour les récupérer. Ce qui était une faiblesse structurelle du Pox classique devient ici une force.
4. « The Ring Tempts You » : un pouvoir corrupteur à votre service
À chaque fois qu’un effet indique « The Ring Tempts You », vous êtes entraîné dans une mécanique progressive et narrative. La première fois, vous choisissez une créature légendaire ou en créez une qui devient votre Ring-bearer. À chaque nouvelle tentation, ce porteur gagne des capacités supplémentaires — de l'inblocabilité contre les créatures plus puissantes, un effet draw discard ou le drain de vie — incarnant la corruption croissante de l’Anneau.
Avec les Nazgûl, qui déclenchent cette mécanique à chaque entrée en jeu, vous construisez une pression insidieuse, tout en multipliant les bonus pour un porteur difficile à arrêter. Chaque Nazgûl renforce les autres, et plus l'Anneau vous tente, plus votre board devient une menace silencieuse… et inévitable.
9 Nazgûl : menace principale, effet cumulatif puissant, difficile à gérer proprement.
3 Cast Down + 4 Hymn to Tourach + 4 Sinkhole + 4 Rancid Earth : le noyau du plan de disruption.
Sign in Blood : indispensable pour maintenir la pression et éviter de se vider trop vite.
Unearth / Witch's Cottage / Sam's Desperate Rescue : pour la redondance de vos menaces.
Duress / Thorn of the Black Rose : ajustements contextuels pour le grind et les match-ups lents.
Suffocating fumes : pour Kuldotha et cie.
Le deck Nazgûl est globalement bien positionné dans la méta Peasant actuelle, grâce à son plan de jeu disruptif, sa capacité à verrouiller les parties sur le long terme, et sa densité de menaces récursives. Mais comme tout deck de contrôle, son efficacité dépend fortement des adversaires croisés — et de la qualité des adaptations en side.
Un match-up difficile en game 1 : vous êtes souvent trop lent face à leur explosivité, surtout sans interaction rapide. Heureusement, post-side, vous avez accès à des wraths comme Drown in Sorrow ou Nausea qui peuvent renverser la vapeur dès que vous atteignez trois manas. Sur le play avec une bonne main, le match-up devient beaucoup plus raisonnable.
Un véritable cauchemar. Vos removals ne servent à rien, les Nazgûl n’ont pas le temps de s’installer, et Gnaw to the Bone plombe toute course à la montre. C’est sans doute le match-up le plus défavorable du format. Il faut rentrer tout le grave hate disponible (Nihil Spellbomb, Faerie Macabre, voire Crypt Incursion), mais même avec ça, vous jouez contre la montre.
Un match-up jouable, mais exigeant. Le moindre temps mort sur les premiers tours peut être fatal. Il faut chercher à étouffer leur main rapidement avec Duress, Hymn to Tourach et Sinkhole, pour ensuite se sculpter une main adaptée à leurs menaces créatures.
Un des match-ups les plus intéressants. Leur manabase est cruciale, ce qui rend vos sorts de land destruction très efficaces. Il n’est pas absurde d’inclure des Divest en side pour les terrains artefacts, qui seront utiles également contre UB Terror, KCI ou d’autres decks orientés artefacts ou combos. Attention toutefois à leurs contres et tricks défensifs post-side.
Un match-up favorable : vous avez tout ce qu’il faut pour casser Tron rapidement (Sinkhole, Rancid Earth, Witch's Cottage pour recycler une menace), et vos discard le forcent à jouer topdeck. Une Thorn of the Black Rose bien placée peut même faire la différence rapidement.
Un match-up explosif. Le deck va très vite, et Dionus est la cible prioritaire. Les Sinkhole ou Rancid Earth sont inefficaces si un Quirion Ranger est en jeu, car il protège les forêts clefs. Il faut donc un plan de gestion ciblée rapide (ex : Cast Down, Unexpected Fangs pour gagner du temps), et être prêt à prendre des décisions radicales sur le mulligan.
Un match-up légèrement favorable, à condition de passer le début de partie sans se faire trop couper en ressources. Leur plan repose sur une accélération explosive via Utopia Sprawl ou Arbor Elf, suivie d’une cascade dans des menaces massives ou de multiples destructions de terrain.
Votre objectif :
Cibler en priorité les terrains enchantés (Utopia Sprawl, etc.),
Gérer immédiatement Arbor Elf pour ralentir leur montée en mana,
Et idéalement, leur ôter un land hate dès le tour 1 grâce à Duress.
Cette dernière carte est cruciale : Duress en main de départ permet souvent d’enlever un Thermokarst, Acid-Moss avant qu’ils ne bloquent votre développement. Cela peut faire toute la différence pour atteindre vos 3 terrains — seuil vital pour lancer vos wraths / rancid earth ou jouer vos Nazgûl.
Si malgré tout leur plan passe et qu’ils touchent une cascade rapide (Annoyed Altisaur, Boarding Party), la partie se complique. Vos Nazgûl avec contact mortel deviennent alors essentiels pour bloquer au sol, et les ramener via Unearth ou Witch's Cottage est souvent le seul moyen de tenir.
Le match-up reste jouable, mais exige de bonnes décisions de mulligan et une lecture attentive de la main adverse avec Duress.
Le deck Nazgûl est l’héritier moderne et supérieur du Smallpox Peasant. Il ne souffre pas de l’aléatoire et de la fragilité du plan Smallpox, tout en conservant ce qui faisait la force du monoblack midrange : disruption, contrôle du board, value recursive.
Si vous étiez adepte du Monoblack Pox, il est temps de laisser tomber Smallpox et d’embrasser l’ère des Neuf Cavaliers Noirs.
Ecrit par Zeroxceet